Me André Barthélémy était d'abord un grand humaniste. Sur le plan du judo, s'était un grand technicien. Ayant appris le judo du temps des pionniers et de la venue des japonnais
dans la ville rose, il était complet : le judo allait de la compétition jusqu'à la self défense. Il enseignait le Jujitsu et pouvait intégrer d'autres approches issues d'autres arts martiaux tel
que la Boxe Française.
Pour lui, "la technique devait primer sur la force physique". S'il n'était pas hostile à la musculation, ce n'était pas en soulevant de la fonte que l'on pouvait devenir un bon judokas mais en
travaillant le judo et en acquérant les bases techniques. Il ne fallait pas inverser les choses : d'abord apprendre le judo, ensuite faire du renforcement musculaire. Il trouvait que la
Fédération de Judo qui cherchait à ce moment là à contrer le judo soviétique partait dans la mauvaise voie. D'ailleurs, quant à la préparation physique, il avait des idées très en avance : la
musculation devait être cohérente avec la nécessité de souplesse et de mobilité du judo. Ce n'était la peine de fabriquer des pachydermes. De même, pour le travail cardio vasculaire : il fallait
faire du fractionné et non de l'endurance. Un coureur de marathon ne tiendrait pas l'intensité d'un combat de judo (exemple : "monter quatre à quatre les escalier de la tour de Colomier et
redescendre en trottinant, plusieurs fois d’affilées).
Pour André Barthélémy, il y avait une valeur incontournable : le respect des règles et du Maître. Une fois, alors que la discipline laissait à désirer sur le tapis de La Reynerie - Bellefontaine, il raconta une anecdote :
"Du temps de Maurel, ça ne se passait pas comme ça. André venait en vélo, d'assez loin. Il le garait non loin du club chez une vieille dame pour que l'on ne lui vola point. Un soir, il arrive en retard au cours. Me Maurel lui dit "tu resteras à la fin du cours". A la fin du cours, Me Maurel le garde quasiment une heure en randori. Une fois la leçon du maître fini. Il ressort, la veille dame a tout fermé et est partie se coucher. Le vélo est enfermé à clef... Il a du rentrer chez lui à pieds. Ce qui faisait "une trotte" comme on dit familièrement".
Il vouait une estime indéfectible à son professeur qui lui avait ouvert la voie. Il essayait de transmettre cette culture judo.
En 1958, il fonde l'AS Colomier Judo. Le dojo porte son nom.
Il fut le Directeur Technique de l'ASTM - Judo, club qui domina les débats, à Toulouse et dans la
Ligue Midi Pyrénées, durant une décennie (milieu des années 70 - milieu des années 80).
Il fut aidé par 2 professeurs de grande classe :
L'ASTM a produit une génération de compétiteurs avec un grand palmarès. Certains sont devenus enseignants de Judo Jujitsu.
A l'ASTM, le sérieux des cours et les résultats en compétition n'empêchaient nullement la convivialité.
Son élève Jacques Cramaussel fonda le Judo Club des Pradettes à Toulouse. Chaque année ce club organise un Challenge André Barthélémy qui réunit tout les jeunes judokas de Toulouse et de sa
banlieue.
Me André Barthélémy est décédé le 26/09/2007.