MAÎTRE GILLES MAUREL (1912 - 1996)

Me Gilles Maurel (6e dan), précurseur du judo en Midi-Pyrénées

Avec plus de 50 années de sa vie consacrées au JUDO, Gilles MAUREL fut un véritable « pionnier » du judo. Il avait commencé à 30 ans (on se situe en 1942) et il fit sa dernière classe en juin 1992 au club de Fonsegrives (31) qui lui offrit un KATANA et un WAKISASHI (sabre et couteau Japonais).

Voici le résumé d’un parcours riche et exemplaire :

  • Gilles MAUREL naquit le 14/10/1912 à Toulouse (31).
  • En 1942, il commença le judo à l’âge de 30 ans, dans le cadre de la Police Nationale.
  • En 1943, à Vichy, puis à Plombières-lès-Dijon, furent organisés, en collaboration avec la FFJJJ, des stages réservés aux futurs moniteurs de sport de la police, d’abord sous la direction de Robert SAUVENIERE (source : Michel BROUSSE – LE JUDO, son histoire, ses succès – Ed° Minerva – 2002). Gilles MAUREL participa dès leur création à ces stages.
  • En 1946, à Paris, il a obtenu sa ceinture noire, parmi les premiers JUDOKA Français.
  • En 1945, lors des fêtes de la Libération, Gilles MAUREL effectua une démonstration de judo sur la place du Capitole à Toulouse, bondée de monde (source : Michel BROUSSE – LE JUDO, son histoire, ses succès – Ed° Minerva – 2002).

  • Gilles MAUREL fut le véritable promoteur de l’essor du Judo en Midi-Pyrénées.
    • En  mai1945, avec son compagnon de la Police Nationale, Pierre LANDETCHEBERRY, il créa à Toulouse, au Gymnase Nakache, 4 rue Philippe Féral, le premier Club de JUDO au sein de L’ASPP (Association Sportive Police Préfecture) ainsi que des sections ouvertes aux civils (source : Michel BROUSSE – LE JUDO, son histoire, ses succès – Ed° Minerva – 2002 et "Judo International N°1 - annuaire officiel du Judo International - Henri Plée - AMI - 1948).
    • En 1947, Pierre LANDETCHEBERRY partit pour l’Argentine et Gilles MAUREL continua tout seul (source : FR3 Toulouse, 1983).
  • En janvier 1947, la salle de la section judo de l'ASP fut transférée au 4 rue Coupe-Fer à Toulouse.

  • En 1949, il alla chercher un 2ième DAN à Londres  et fut 3ième Dan à 39 ans.

En janvier 1950, la salle de la section judo de l'ASP fut transférée au24 allée Frédéric mistral (près du Grand Rond) à Toulouse.

  • De 1945 à 1961 : instructeur national, il dirigea les stages au centre formateur des moniteurs de sports de combat de la Police à Plombières-les-Dijon (source : Michel BROUSSE – LE JUDO, son histoire, ses succès – Ed° Minerva – 2002).

  • En 1951, le Shudokan de Toulouse, invita pour deux ans, Ishiro ABE, considéré alors comme le meilleur 4ième dan du Japon, et envoyé officiel du Kodokan. Les Ceintures Noires toulousaines, au premier rang desquelles Gilles MAUREL ainsi que Raymond ANGEVIN et Pierre BROUSSE, purent profiter du « meilleur judo que l’on ait jamais vu… ce judo de l’âge d’or, un judo tout en mouvement, élégant et efficace » (dixit Guy PELLETIER in Judo Magazine N° 222, février 2005 page 66). Durant cette période, Toulouse devint alors la plaque tournante du judo français. En effet, les professeurs parisiens (Jacques BELAUD, Luc LEVANNIER, Pierre ROUSSEL, André DEBARD, Jean PUJOL, Pierre MARTEL, Bernard MIDAN, Raymond MOREAU, Georges BAUDOT ou encore Guy PELLETIER), descendant régulièrement s’entraîner à Toulouse, devinrent des élèves passionnés d’Ishiro ABE et des portes paroles de la méthode du Kodokan (source : Michel BROUSSE – LE JUDO, son histoire, ses succès – Ed° Minerva – 2002).

1ier rang, de gauche à droite : Me Gilles MAUREL, Me Ishiro ABE, Raymond ANGEVIN, Pierre BROUSSE

3ième rang, 2ième en partant de la Me Camille GUIRAL

  • A partir de Toulouse, le judo, sous l’impulsion de Gilles MAUREL, rayonna sur toute la région, comme par exemple à Pau (source : Michel BROUSSE – LE JUDO, son histoire, ses succès – Ed° Minerva – 2002).
  • Le 07/01/1952, Me Gilles MAUREL mit en place le premier gala de judo de la région. A cette époque, le judo est pratiqué par 200 licenciés. Ce gala se déroula à la Halle aux grains de Toulouse et fut, avec 5000 spectateurs, un franc succès. C'était, pour la première fois, la venue à Toulouse de japonnais célèbres : KURIARA, MASHISUKI, KAWAISHI et AWAZU. (source : L'histoire du judo en Midi-Pyrénées - Judo pour tous)
  • En 1956, Louis SUBRIN se rapproche de Messieurs BONET-MAURY et PIMENTEL, dirigeants de la FFJDA. Il provoque plusieurs réunions auxquelles participent toutes les ceintures noires. Les débats sont présidés par Me Gilles MAUREL. La question posée est de choisir entre l'adhésion à la Fédération du Kodokan, préconisée par Me Gilles MAUREL, et l'adhésion à la FFJDA, préconisée par louis SUBRIN. L'entente ne pourra intervenir que 2 ans plus tard... Cet épisode montre les profondes divergences quant à l'orientation du judo qui marquèrent l'histoire du judo français et dont Toulouse fut la tête de pont. (source : L'histoire du judo en Midi-Pyrénées - Judo pour tous)

  • De 1961 à 1972 : Gilles MAUREL fut muté à Madagascar comme coopérant technique des FRS (Forces Républicaines de Sécurité). En « véritable ambassadeur du judo », il fut choisi comme conseiller technique et entraîneur national de la Fédération Malgache de JUDO. Il fonda environ 9 clubs, notamment : Tananarive, Tamatave, Majunga, Diego-Suarez, Tuléar, Fort-Dauphin… A son départ ils étaient 15.000 licenciés (source : FR3 Toulouse, 1983). Il eut la grande satisfaction de voir son équipe remporter ses premières médailles d’or et de Bronze au championnat d’Afrique à TUNIS en juillet 1968.

  • En 1972 : De retour en Haute-Garonne, il poursuivit ses activités d’éducateur dirigées vers les enfants. Il adhéra au club de Colomiers où il exerçait encore au milieu des années 80. Il rejoignit le JUDO Club de Fonsegrives en 1974.

  • En Juin 1973 : La fédération de JUDO l’honora par une médaille d’or bien méritée.

  • En 1982, Il obtint son 6ième DAN, à l’âge de 70 ans.

  • En mai 1983 : Le Judo Club de Fonsegrives eut l’honneur de lui remettre la ceinture Blanche et Rouge, officialisant son grade de 6ième DAN.

  • Le 26 juin 1986 : Monsieur Bernard SOLERA, Maire de Quint-Fonsegrives l’honora de la médaille de la commune.

  • Fin 1988 : La grande médaille d’or, récompense suprême, de la fédération de JUDO lui fût décernée ; juste récompense pour un éducateur exceptionnel. Souvent sur le devant de la scène, sa discrétion et son humilité n’eurent d’égal que son dévouement associé à une haute compétence éducative.

  • Maître Gilles MAUREL est décédé le 16 Novembre 1996.

  • Le DOJO de Quint-Fonsegrives porte le nom de Gilles MAUREL en l’honneur de celui qui fut un Précurseur du Judo dans cette commune et en Midi-Pyrénées. Une Plaque commémorative a été apposée à la Maison du Judo à Toulouse.

QUELQUES UNS DE SES ÉLÈVES :

L'essaimage dans tout le Midi-Toulousain

N'oublions pas qu'à cette époque, le sésame c'était la Ceinture Noire 1er dan. Titulaire de ce sésame, vous pouviez enseigner le judo. Donc, l'obtention de la Ceinture Noire par un de ces élèves était valorisant pour le professeur, mais, en même temps, cela permettait ce créer un nouveau dojo et ainsi d'essaimer. C'est de Me Gilles MAUREL et de son premier club - l'ASPP - que va démarrer toute l'histoire du judo dans le Midi-Toulousain et le Sud-Ouest de la France (exemple : Pau).

> Raymond ANGEVIN (CN 1er dan en 1949)

> Pierre BROUSSE (CN 1er dan en 1951)

Il fut Trésorier de la Ligue du Languedoc, créée le 12/04/1956 à Toulouse. (source : L'histoire du judo en Midi-Pyrénées - Judo pour tous)

> René DUEGUEZ et Roger CLAVERIE (CN 1er dan en 1952)

> Jacques MARONNIE

Il sera une figure marquante du judo toulousain. Il s’impliquât énormément dans la FSGT.

Il fonda le Judo club du Fénétra à Toulouse.

Le dojo de la Maison du Judo à Toulouse porte son nom.

> Me Camille GUIRAL (1930 - 2001)

Il débuta le judo en 1945, à l'âge de 15 ans, au club de l'ASPP (Association Sportive Police Préfecture).

En 1953, il fit le voyage de Toulouse à Paris, en scooter, avec Me LAFONT, pour un passage de grade. Les deux élèves de Me MAUREL reviendrons avec leur Ceinture Noire.

Il fut Vice-Président de la Ligue du Languedoc, créée le 12/04/1956 à Toulouse. (source : L'histoire du judo en Midi-Pyrénées - Judo pour tous)

En 1962, il créa l'ETAM (Ecole Toulousaine d'Arts Martiaux).

> Me André LAFONT (CN 1er dan en 1953)

Me André LAFONT (6e dan) est une légende du judo gersois.

Le dojo d'EAUZE porte son nom.

> Pierre NECTOUX (CN de Judo et CN de Karaté)

Il sera professeur de Judo (notamment au club de ASA Judo) et de Karaté (notamment au TUC).

Il sera le créateur en 1966 du Collège Régional des ceintures noires en Midi-Pyrénées, en collaboration avec André ZOVEDA.

> André BARTHELEMY

Me André BARTHELEMY (6e dan) est le fondateur de l'ASTM.

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A lire : "LES RACINES DU JUDO FRANCAIS", Michel BROUSSE, 2005, Ed° Presses Universitaire de Bordeaux (thèse)

Gilles MAUREL, « L’esprit pionnier ».

A renvoyer dûment remplie, soit par courrier postal, soit par e-mail.

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